Passeport

Passeport est donc l’histoire d’Issa, Arun et Ali, trois réfugiés du camp de Calais : un Erythréen, un Indien tamoul et un Syrien. S’ils sont à Calais, c’est qu’ils avaient l’intention de passer en Angleterre. Mais puisqu’on les en empêche, ils vont bien devoir s’intégrer en France. En face, il y a Lucas, né à Mayotte et adopté par des parents à Calais, un gendarme noir qui contrôle le passage des camions vers l’Angleterre. Voici le cadre de cette histoire sur la quête des origines, aussi bien que la recherche d’un asile pour construire un chez-soi. Comme souvent chez le dramaturge Alexis Michalik, il n’y a pas de morale, juste un regard empathique, humain, sur le périple que chacune et chacun a parcouru, et celui qui l’attend. Au fond, c’est notre histoire à nous, si ce n’est celle de nos parents, ou de nos ancêtres. Car si l’on remonte assez loin notre généalogie, nous avons tous dû, un jour, apprendre la langue d’un pays étranger, et tenter de nous intégrer. Au milieu de cette révolution permanente, Issa, tout à la fois doux et tempéré, vulnérable mais résilient, est le repère à partir duquel Michalik construit son récit pour décrire toutes les facettes de l’immigration. Il le répète à longueur d’interviews, « se mettre à la place de l’autre», l’empathie, c’est son moteur! Le récit poignant du périple d’Issa jusqu’en France prend le public aux tripes, point d’orgue d’une histoire bien ficelée, rondement menée. 

« Les sept comédiennes et comédiens ont une force comique indéniable. La brigade Michalik, ce prince du divertissement, tourne à plein régime.»

Le Figaro